C’est une des grandes questions de ma vie depuis plusieurs mois : comment utiliser consciemment et intelligemment les réseaux sociaux ? Sans grande surprise, mon métier de communicante, mon travail autour du blog, ma nouvelle activité de sophrologue et mes goûts personnels m’ont amené à posséder un compte sur plusieurs réseaux sociaux (Facebook, Twitter et Instagram par exemple, je ne gardais Snapchat que pour les filtres rigolos) (mais j’ai fini par le supprimer il y a quelques semaines) et même plusieurs comptes/pages pro et perso.
Vers la prise de conscience
Cette profusion d’outils me donne souvent le tournis et je ressens régulièrement l’envie d’en supprimer la totalité au profit de quelque chose de plus simple et plus sincère.
Ma principale interrogation vient du fait que l’utilisation massive de ces réseaux (Facebook en premier) dénature pas mal les relations humaines, à mon sens.
Combien de fois j’ai réalisé que je n’avais pas pris de nouvelles de certains proches depuis un moment ? Régulièrement, je me sens seule alors que je “partage” ma vie avec plus d’une centaine de personnes (bon, le télétravail n’aide pas, je suis régulièrement isolée dans ma bulle et le sentiment de solitude prend parfois le dessus). Je remarque surtout qu’un commentaire ou un cœur sur les dernières photos de vacances équivaut dans l’esprit de chacun à prendre des nouvelles de l’autre. A mes yeux, cette façon de faire devient la norme alors qu’elle est très superficielle : on partage rarement nos sentiments profonds sur les réseaux, encore moins dans les périodes plus difficiles de notre vie.
Je me rappelle l’époque où je passais des heures au téléphone ou par texto avec mes amis, les sujets étaient tout aussi superficiels parfois (les garçons 99% du temps ^^) mais il y avait un sentiment de contact humain que je retrouve moins dans les relations numériques. J’aime le principe de l’instantanéité qu’offre Internet, c’est très pratique pour garder contact avec des personnes qui sont très loin de moi et garder une fenêtre ouverte sur le monde. C’est un plaisir de conserver les relations avec mes amis d’enfance ou celles que je tisse pendant mes voyages et de continuer à échanger. J’ai même pu aider mon ami balinais lorsqu’il galérait à nourrir sa famille pendant les éruptions volcaniques. Le fait est que de nombreuses fois, je me suis sentie seule (et loin) de ces amis avec qui je partage pourtant quasiment quotidiennement. J’aimerais donner une nouvelle dynamique à ma vie sociale, voir plus souvent mes copines, les inviter à goûter mes gâteaux maison, tester une sortie. Nous sommes déjà happés par notre quotidien, nos obligations familiales et professionnelles et les écrans nous rendent hyper flemmards. (Coucou Netflix !)
Néanmoins, je reste persuadée que les réseaux sociaux sont des fabuleux outils, créateurs de communauté dans le sens où on maîtrise et réfléchit leur utilisation (quel compte et pourquoi).
Je suis actuellement en train de me demander si mon utilisation de Facebook est vraiment adaptée à ce que j’en cherche (un contact avec les gens qui sont loin + animer la page du blog et de mon activité professionnelle) et comment l’utiliser à bon escient et non pas pour scroller et feuilleter la vie des autres quand je m’ennuie (au lieu d’appeler mes proches, tu la vois, l’incohérence sociale ?!?). Je n’ai pas beaucoup d’échanges sur Twitter et cette plateforme devient de plus en plus un lieu de déversement de haine que j’ai du mal à accepter, donc je me demande également si elle a toujours sa place dans ma vie, même si j’y ai tissé nombres de relations virtuelles avec des gens hyper chouettes.
Je suis créatrice de contenus et je me “force” à garder certains accès pour être lue mais je me demande si c’est une bonne stratégie et si elle correspond à ma personnalité. Car vouloir appliquer les techniques de communication, c’est une chose. Être fidèle à ses ressentis en est une autre. J’y ajoute aussi le nombre d’heures que je passe assise derrière un écran pour des raisons pro et perso : à force d’être sédentaire, mon corps en paye le prix, autant que mon esprit qui se laisse facilement séduire par le confort de la chaise de bureau et qui à la fin de la journée, est complètement embrumé. C’est assez flagrant quand je finis par aller marcher et que je me (re)sens en vie.
Alors, comment on fait quand on a envie de garder un pied dans la modernité de façon consciente ?
Voici quelques pistes de réflexion que j’ai envie de partager avec vous (et de mettre en pratique, comme si un contrat moral existait une fois cet article publié).
5 conseils pour utiliser les réseaux sociaux en toute conscience
Ne suivre que les gens inspirants / qu’on aime très fort
Internet est la source d’un de mes plus grands complexes : la comparaison. Je m’étais abonnée à plein de comptes Fitness sur Instagram pour me motiver quand j’ai repris le sport mais avec le recul, ces images me filaient encore plus de complexe et je me disais que jamais je n’arriverai à coller au planning sportif de ces fitgirls. J’avais du mal à être consciente que j’en faisais déjà beaucoup en composant avec mon temps libre, ma santé et surtout mes envies !
Idem avec les comptes « fashion » qui partagent 12 jolies tenues chaque jour et me donne envie de tout acheter alors qu’au contraire, j’essaye d’avoir une démarche écologique et un dressing responsable ou tout du moins de qualité (et non, les robes Forever 21 ne rentrent pas vraiment dans cette catégorie).
J’ai donc fait un tri drastique et viré les comptes qui ne m’apportaient pas 100% de joie (et c’est important, de faire les choses qui nous donnent de la joie, c’est d’ailleurs une question que je me pose de plus en plus pour prendre de bonnes décisions). Idem pour les comptes que je lis en travers ou qui postent trop souvent le même contenu.
J’ai des périodes où je rajoute pleins de comptes, d’autres où je trie intensément, des comptes que j’unfollow pour y retourner quelques mois après, etc. Je n’ai pas de règles strictes mais quand mon cerveau fait une hyperphagie d’infos et de comparaison, je m’astreints à diminuer le flux pour éviter la surchauffe.
Laisser la place à la simplicité
J’aime les jolies photos – ce n’est pas pour rien qu’Instagram est mon réseau social préféré – mais je trouve parfois que toutes ces vies imagées manquent de réalité. Alors je mélange la grâce des comptes très esthétiques avec la simplicité de certaines personnes plus authentiques (je pense à Zaza par exemple).
Une image n’a pas besoin d’être parfaite pour être belle, une vie n’a pas besoin d’être instagrammable pour être partagée et ça fait du bien de se mettre ça sous les yeux régulièrement pour ne pas oublier.
J’essaye de faire la même chose : photos bien léchées qui m’aident à affiner mon sens créatif au milieu de tranches de vie quotidienne où je suis encore en pyjama à 11h (merci les Stories). Alors exit le fil d’actualité rempli uniquement de photos et de posts qui ont été réfléchis pendant 3 heures et bonjour le naturel de tous ces hommes et femmes qui sont un peu comme nous.
Se chronométrer et se fixer des règles
Je partage cette idée alors que je suis loin d’être au point et que je suis outragée de voir combien de temps par jour je passe sur mon téléphone. C’est devenu mon meilleur ami autant que ma bête noire et je pourrais faire 1000 fois plus de choses si mon premier réflexe quand je m’ennuie, quand je n’ai pas envie de vider le lave-vaisselle ou quand je suis fatiguée, n’était pas d’ouvrir une application de réseaux sociaux pour « bloquer » comme le dit si bien mon cher et tendre.
J’utilise Quality Time (Android) pour savoir quand je dépasse un certain temps sur certaines applications (et le temps global mais un peu faussé car j’utilise mon téléphone comme GPS et pour écouter de podcasts). A force, le message passe inaperçu, il faut donc que je trouve une nouvelle astuce mais ça peut faire son job. J’ai aussi réfléchi à la technique de l’élastique qui permet de prendre conscience de l’automatisme bien ancré de saisir son téléphone au moindre prétexte.
Quoi qu’il en soit, j’essaye aussi d’instaurer un Pomodoro maison, à base de 30mn d’activité, ce qui me permet de me fixer différents objectifs dans la semaine et de BOUGER de ma chaise. Ce n’est pas encore acquis mais ça commence à devenir une habitude.
Refuser l’hyper-information
J’en discutais avec mon chéri suite à notre lecture de La Semaine de 4 Heures de Tim Ferris qui parle de la nécessité de faire une diète d’informations mais également d’arrêter de lire/écouter/regarder une tonne de choses pour se concentrer sur le faire. J’ai déjà viré la télévision depuis belle lurette (quel gain de temps et de qualité de vie), je songe à me désabonner de Netflix car le problème est le même finalement, mais j’écoute pléthore de podcasts et surtout je lis beaucoup de livres. Prenons cet exemple : j’ai dévoré La Semaine de 4 Heures mais je n’ai pris le temps de faire aucun des exercices proposés, me disant que j’y reviendrais plus tard.
Je fais ça avec beaucoup de livres de développement personnel : je suis dans l’hyper-consommation mais je n’en fais rien de concret et je crois que c’est la même base pour les réseaux sociaux et les liens qui en découle. Le but serait de se concentrer sur l’essentiel, de prendre le temps de s’y consacrer pleinement et de stopper le réflexe action-récompense qui se déclenche quand on ouvre un réseau social (on a le droit à un shoot de dopamine, ce qui explique qu’on lance l’appli Facebook 150 fois par jour). Un peu comme si on décidait d’avoir 5 heures de vie de qualité par jour au lieu de 10 où on se sent moyen.
Préserver son intimité
J’aime la proximité que j’ai construite avec les gens, notamment grâce au blogging et aux réflexions que je partage. Malgré tout, je fais en sorte de préserver l’intimité de ma vie privée, par sécurité mais surtout par envie. On peut écrire sur des choses qui semblent délicates et/ou intimes (les règles, la maladie, les relations amoureuses par exemple) sans rentrer dans son intimité personnelle. Je trouve que cette vie-là n’appartient qu’à moi ou aux gens qui me sont très proches. Ce sont les petites choses que l’on confie à l’oreille attentive d’une meilleure amie, pas à ses followers.
C’est parfois compliqué de faire la différence, on peut aussi avoir une communauté qui est un vrai support psychologique et on a alors besoin de s’épancher. La limite est très fine et elle est propre à chacun, elle fait aussi partie de l’identité et de la façon dont on l’assume mais j’aime penser que pour m’atteindre et me connaitre vraiment, il faut me rencontrer “en vrai”.
Je me pose souvent la question au travers du prisme “est-ce que ce que tu vas raconter est intéressant / peut faire plaisir / va aider quelqu’un ?”. Si oui, je partage avec plaisir, si non, j’envoie un SMS à un proche ou j’écris mes pensées dans un carnet.
5 conseils pour utiliser les réseaux sociaux en toute conscience Cliquez pour tweeter
Pour pouvoir me « débrancher » et utiliser au mieux ces merveilleux outils modernes, mes prochains objectifs dans ce sens seraient :
- De m’accorder un seul temps dans la journée pour ouvrir les réseaux sociaux afin d’en limiter ma consommation (exception faite d’Instagram peut-être, même si, idéalement, j’aimerais me sevrer).
- De partager mes articles et images via Buffer ou Hootsuite serait une bonne méthode pour ne pas me connecter en direct à mes comptes, et donc ne pas plonger dans le gouffre du scrolling infini pour satisfaire son syndrome de FOMO (Fear Of Mission Out).
- De laisser mon téléphone en mode avion jusque 10h du matin au lieu de le dégainer direct au réveil le temps d’émerger. Le déconnecter à partir de 20h le soir. Profiter de ma matinée et de ma soirée pour me concentrer sur mes objectifs ou sur le temps passé avec mes proches (ou pour lire : à Cuba, sans Internet, j’ai lu 6 romans en 15 jours).
- De carrément m’offrir une journée dans la semaine sans Internet.
- Et d’en profiter pour appeler mes amis, envoyer des photos, organiser un week-end, etc.
- De réfléchir et constater quel réseau est le plus important et le plus efficace pour ce que je souhaite en faire et ne pas hésiter à supprimer ceux qui me coûtent plus qu’ils ne m’apportent (ou au moins à en limiter l’utilisation).
- De déconnecter Internet quand j’ai besoin d’être concentrée, car la tentation est trop forte.
- De moins consommer d’informations, d’aller à mon rythme, d’appréhender les choses en profondeur.
Ces réflexions peuvent sembler ridicules ou chronophages mais je trouve important de choisir ce qu’on met dans sa vie et de prendre le recul nécessaire pour savoir ce qu’on s’impose parfois sans le vouloir. Ces derniers mois, j’ai énormément évolué et changé et j’ai besoin de remettre du sens dans tout ce que je fais, dans tout ce que je vis. Internet et les réseaux sociaux sont malgré tout une part importante dans mon quotidien (et pour la grande majorité des personnes que je connais également). Ce sont des outils en or qui permettent une grande flexibilité, une ouverture sur le monde et une aisance de communication mais qui peuvent devenir une source de profond désarroi.
C’est un peu ce que je ressentais ces derniers temps, comme si j’étais perdue dans un immense puits d’informations et de sollicitations.
J’ai déjà un esprit qui déborde donc j’ai besoin de faire des pauses dans ce monde ultra-connecté, ne serait-ce que pour laisser libre cours à MA créativité sans observer constamment celles des autres.
Et vous, quel est votre rapport aux réseaux sociaux ? Outil de bonheur ou oiseau de malheur ? Avez-vous adopté des règles les concernant ?
Racontez-moi en commentaires sur le blog… ou sur les réseaux sociaux. 😀
Crédit photo : Alexandru Acea et Duri from Mocup via Unsplash
5 Commentaires
[…] vous ai parlé récemment de mon avis et ma relation avec les réseaux sociaux et de l’importance de leur redonner leur place et dans faire un outil de positivité plutôt […]
Depuis le mise à jour de l’iphone, j’ai activé une option qui m’empêche d’ouvrir la moindre application entre 18h et 23h. Pas de réseaux sociaux, pas de jeux, je n’ai gardé que les messages (parce que c’est à cette heure là qu’on peut voir ses amis, ou que l’on parle des courses à faire avec son mec), la musique et les podcast, pour ma demi heure de métro.
Et puis mon portable est toujours en silencieux. Pas en vibreur, en vrai silencieux. Donc je ne suis jamais dérangée si je n’en ai pas envie.
Mon problème, maintenant, c’est plutôt mon ordinateur. Quand je suis fatiguée, je passe beaucoup trop de temps à regarder Facebook. Du coup j’ai tenté quelque chose cette semaine : j’ai masqué toutes les publications des groupes dans lesquels je suis. Si je veux les voir, je dois y aller. Du coup j’ai beaucoup moins de choses sur mon mur. Du coup j’y passe moins de temps.
Pareil pour instagram, je prends l’habitude de mettre en sourdine les stories qui ne m’intéressent pas, histoire d’y passer moins de temps.
Pas parfait, mais c’est déjà ça.
Idem sauf pour le blocage des applications. Je devrais car c’est mon réflexe aussi, quand je suis fatiguée, d’aller sur un écran (téléphone ou ordi) au lieu d’aller me ressourcer, ou carrément me coucher. Je me rends compte que je perds plusieurs heures par jour à “zoner” sur les RS car je suis beaucoup trop dans l’observation quand j’y suis. Et dans la comparaison. Bref, encore un sujet à travailler pour renouer avec de bonnes habitudes saines.
C’est très intéressant ce que tu dis, parce que je me pose exactement la même question que toi et je suis pourtant plus âgée. Lorsqu’on monte son entreprise on croit qu’il est imparable d’aller communiquer sur facebook, puis d’avoir un site internet, puis un blog parce que le rédactionnel crée le référencement, puis de créer un ebook comme tout le monde, et tout ceci est extrêmement énergivore et vous éloigne finalement de votre principal propos qui est de vivre de votre métier. Je suis bien sûr d’accord avec vous pour trouver plein de qualités aux contacts sur Facebook, à tout ce qu’on découvre grâce à ce support et aux autres instagram,etc. Mais cela en dit long sur une société qui est devenue complètement repliée sur elle même et solitaire. Alors je n’ ai pas la solution. Faire les choses avec envie et les vivre en tout cas. Et puis oui, limiter l’attention qu’on porte au “gros dévoreur de vie” et sortir !
Oui, on se fait vampiriser par les RS et j’ai vraiment envie d’y mettre du sens (d’ailleurs le blog va migrer pour quelque chose qui me ressemble plus). Je cherche encore à me désintoxiquer car c’est ma mauvaise habitude de quand je suis fatiguée ou je m’ennuie mais j’ai vraiment envie de poster plus éthique, plus slow, sauf que les algorithmes ne nous y incitent pas. Mais je garde en tête cette question ‘qu’est-ce qui m’apporte du bien-être ? Et quelle partie de ces partages viennent alimenter ce qui me nourrit, que ce soit psychologiquement ou financièrement ?”. Parce qu’au final, pas sûr que ce soit les posts Facebook qui me rapporte mon salaire… 😀